La porte de la copine qui avait organisé la Soirée venait de se refermer. Dans quelques instants, elle allait rejoindre sa couette bien chaude. Et nous, il nous restait encore du chemin dans cette nuit glacée de décembre avant de pouvoir s'allonger. C'était avec un sentiment de lassitude que nous arpentions les rues désertes.
Personnes combatives et dynamiques, munitions d'éthanol en quantités suffisantes, Pringles, KAS citron, un peu de RedBull, ..., tous les ingrédients pour une bonne Soirée avaient été réunis. Et pourtant, elle n'avait jamais décollé. On était resté dans la Soirée standard, la Soirée banale, la Soirée parmi tant d'autres.
Qu'est-ce qui n'avait pas fonctionné ?
Je vais vous demander de vous remémorer vos souvenirs de fêtes foraines, plus particulièrement de montagnes russes. Les états émotionnels que cette attraction provoque sont fascinants : peur intense, puis sensation de vol, puis nouvelle poussée d'adrénaline, et ainsi de suite.
C'est cette amplitude émotionnelle qui est la clé de ce succès. Les gens vont là bas non pas pour avoir peur, mais pour avoir des émotions fortes. Peu importe la nature de ces émotions, la seule chose qui importe est leur amplitude, un peu comme les cours de la Bourse :
Et bien c'est exactement pareil en soirée. Les seules Soirées qui resteront dans les annales seront celles qui auront dégagé le plus d'émotions (lassitude, puis euphorie, puis déception, puis excitation...).
La voici la pierre angulaire : les gens vont en Soirée pour avoir de l'émotion. Cette quête de l'émotion forte peut être très lucrative, comme en témoignent les consommations hors de prix en club.
Et devinez ce qui booste la production d'émotion ? L'éthanol bien sûr.
Et devinez pourquoi les Sobres (=gens qui ne boivent pas) se font chier pour la plupart ? Manque d'éthanol bien sûr. Nous reviendrons sur ces oiseaux là un peu plus tard.
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